Nous vous proposons de découvrir le portrait de 3 figures historiques qui ont marqué à leur manière l’histoire locale du Pays de Saint Gilles. A travers l’art ou encore la passion des océans, le récit de leur histoire est fascinant !

Adeline Boutain(1862 – 1946)

Récit d’une vie Gillocrucienne photogénique

Inventées en 1869 par Emmanuel Hermann, elles ornent aujourd’hui nos frigos, suscitent le dépaysement, narguent nos collègues. Illustrées ou en photos, les cartes postales sont des souvenirs de vacances indémodables et attisent l’envie de bon nombre de collectionneurs. C’est dans ce domaine, qu’une Croix-De-Viotte s’est illustrée.

Adeline_Boutain_Portrait

Une reconversion qui apporte une révélation

Née le 11 avril 1862 à Machecoul, Adeline Boutain s’installe à Croix de Vie en 1881. Mariée à un pâtissier, elle est vendeuse dans la boutique de son mari. Après le décès de ce dernier en 1885, elle décide de vendre la pâtisserie, pour s’initier à l’art de la photographie via une formation par correspondance. Aux alentours de 1902, la photographe propose à la vente son travail sous le format de carte postale.

Le grand bazar de la tentation

Deux ans plus tard, en 1904, Adeline ouvrira une boutique d’articles de souvenirs et de plage, nommée « le grand bazar de la tentation », quai de la République à Croix-de-Vie. La première boutique de souvenirs de la cité ! Adeline met également son talent au service des estivants et de la population locale en tant que portraitiste avec des portraits-cartes (sur demande). En conséquence, l’artiste aménage son atelier de photographie dans l’arrière-boutique, avec des décors fabriqués de ses propres mains.

Le Pays de Saint Gilles Croix de Vie, source d’inspiration inépuisable

Rien n’échappe à l’œil de la Gillocrucienne, sillonnant la cité à vélo, elle immortalise la vie locale, sous différents angles et événements du quotidien. Au total, l’on estime qu’ Adeline Boutain aurait réalisé plus de 400 clichés. Une révélation qui aujourd’hui suscite encore beaucoup d’admiration. Ces photos nous offrent un voyage dans le temps au travers de l’histoire de Saint Gilles Croix de vie et des alentours (fin du XIXe au début du XXe siècle).

Narcisse Pelletier(1844 -1894)

l’histoire du mousse devenu Aborigène

Surnommé « le sauvage blanc », l’histoire du Gillocrucien, Narcisse Pelletier, à tout du scénario d’un parfait blockbuster Hollywoodien.

Un enfant de la mer

Né le 1er janvier 1844 à Saint-Gilles-sur-Vie, le jeune Narcisse ne tarde pas à découvrir sa voie. Enfant turbulent, il passait la plus grande partie de son temps à rêvasser le long des quais. Son grand-père ayant son propre bateau, le goût pour l’aventure lui sera vite inculqué. C’est donc sur ce navire familial que le rêveur se fait mousse à l’âge de 8 ans. Suite à des relations compliquées avec divers équipages, Narcisse décide de changer de cap pour évoluer au sein des navires dédiés au long cours.

Un nouveau monde

À 12 ans, il intègre le Saint-Paul, un trois-mâts de 600 tonneaux. Après un arrêt à Bombay, pour décharger un important chargement de vin, le navire marchand fait ensuite halte à Hong-Kong, cette étape verra l’arrivée de plus de 300 nouvelles recrues chinoises. Ces derniers ont été appâtés par la promesse de bonne fortune par le travail des mines en Australie. Alors en route pour Sydney, le navire se heurte à un récif et connaît un naufrage chaotique sur l’île Rossel, en Nouvelle-Guinée.

Narcisse Pelletier

Après le drame, l’équipage tente bien que mal de survivre face au manque de vivres, aux blessures et pertes humaines causées par les attaques perpétrées par la population locale “Cannibale”. Ces marins n’auront que pour seule option, de plier bagage et de regagner la mer avec la chaloupe. Laissant les recrues chinoises et des membres de l’équipage à la merci des locaux. Blessé à la tête par des autochtones, Narcisse réussit à rejoindre son équipage lors du repli final. 1200 km plus tard, il sera abandonné par son capitaine sur une plage du cap York, en Australie, son état de santé étant une charge pour le reste de l’équipage. Il est retrouvé par des Aborigènes et sera présenté à la tribu de « Wanthaala ». Adopté par les membres du clan, Narcisse sera rebaptisé Amglo.

Un retour sur terre difficile

Âgé de 31 ans, l’Aborigène se retrouve une nouvelle fois happé par sa destinée. Suite à l’accostage d’un navire anglais, des marins soupçonnent Narcisse d’être retenu prisonnier contre son gré par les « sauvages ». L’équipage mettra en place un subterfuge pour faire monter Narcisse sur leur navire et l’éloigner à tout jamais de la tribu. Retrouvé dix-sept ans plus tard, il sera considéré comme une curiosité par la presse internationale. Il retrouve Saint-Gilles-sur-Vie en 1876. Alors que la famille et la population locale s’enthousiasment de cette miraculeuse retrouvaille, Narcisse, lui, demeure complètement déboussolé. Il ne se remettra jamais réellement de ses déracinements consécutifs. Fils de la mer, il sera embauché comme gardien des signaux au port de Saint-Nazaire. Il se mariera, mais n’aura pas d’enfants. Le Gillocrucien meurt à l’âge de 50 ans, le 28 septembre 1894.

Narcisse Pelletier

Henry Simon (1910 – 1987)

Esquisse d’un peintre unique

Figure artistique majeure du Pays de St Gilles, Henry Simon est un peintre à la renommée solide. En témoigne sa nomination « chevalier des Arts et des Lettres » en 1976, qui vient récompenser le fruit d’un investissement de près de 60 ans au nom de l’art.

L’avènement d’un jeune talent

Né à Saint Hilaire de Riez, le 28 décembre 1910, il est initié très jeune à l’art. Henry ne tarde pas à montrer des dispositions pour le dessin. Il sera pris sous la tutelle d’un enseignant durant ces années collège. Va s’en suivre un parcours glorieux, admis à l’École des Beaux-Arts de Nantes en 1928, deux ans plus tard, le prix « Decré » lui sera attribué. Après Nantes, l’artiste fait son entrée à l’Ecole des beaux-arts de Paris, en 1932. Le prodige sera une nouvelle fois récompensé pour son talent par son école, avec la remise du « prix Conté ». Après ses années dans les ateliers Parisiens, Henry Simon retourne en Vendée, en 1934, pour se consacrer à peindre les belles curiosités de son pays.

Une guerre aux souvenirs indélébiles

Mobilisé en 39, arrêté à Dunkerque en 40, le peintre sera fait prisonnier la même année en Prusse Orientale au sein d’un camp. Durant ses années de captivité, Henry Simon continue à maintenir en éveil sa créativité avec la réalisation de nombreuses œuvres, réalisées à l’aquarelle avec des outils rudimentaires. L’artiste a souhaité immortaliser l’atrocité vécue, afin de ne jamais oublier.

Vivez l’expérience « Henry Simon » à Saint Gilles Croix de Vie

  • Pour découvrir Henry Simon, nous vous invitons à ouvrir les portes du bureau d’information de Saint Gilles Croix de Vie. En effet, de magnifiques gravures réalisées par Henry Simon y sont exposées (le port – la plage).
  • Admirez son ancienne villa familiale (Villa Kruger)
  • Mais aussi visitez son atelier « Les Rimajures ».