Nous sommes allés à la rencontre de trois agricultrices du Pays de Saint Gilles, aussi engagées que passionnées. Trois femmes, qui chacune dans son domaine, aspire à l’excellence plutôt qu’à la performance. Une agriculture nouvelle, plus respectueuse de la terre, des animaux et des saisons…

Quand l’agriculture se conjugue au féminin au Pays de Saint Gilles

Agnès le page – alpagas de la montagne

L’alpaga, une fibre naturelle à l’incomparable douceur

Agnès Le Page élève une vingtaine d’Alpagas dans sa ferme située à Commequiers. En poussant le portail, on découvre le parc aux femelles, une prairie bien verte où les petits camélidés pâturent à l’année. Avec leurs yeux de biche et leurs toisons bouclées, les alpagas ont beaucoup de charme. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ces animaux lainés ne sont pas des peluches.

Ce sont des animaux grégaires qui ont besoin d’espace précise l’éleveuse. Ils sont curieux de nature mais le contact prolongé ne fait pas vraiment partie de leurs codes sociaux.

Pour Agnès, l’aventure commence en 2016 avec son 1er alpaga. Elle participe à des concours de beauté mais très vite, elle se passionne pour la fibre d’alpaga à la qualité exceptionnelle encore méconnue du grand public. Transformée, la fibre donne un fil d’une incroyable douceur, sept fois plus chaud que la laine de mouton !

Une boutique atelier avec des produits en laine d’alpaga

Dans sa boutique-atelier, Agnès propose à la vente des bonnets, écharpes, capes et mitaines en alpaga. Des modèles qu’elle élabore avec Arlette, une retraitée de Commequiers fan de tricot.

Une telle qualité est le fruit d’un élevage patient. Les croisements sont pensés pour améliorer la fibre, le modèle et le caractère des alpagas. « Huit ans, c’est encore trop tôt pour espérer stabiliser la finesse de la fibre. J’en ai encore pour une dizaine d’année » sourit l’éleveuse. Au-delà de la passion, elle ambitionne de développer un produit 100% Alpaga Made In France du début à la fin de la filière, avec un impératif : le bien-être animal. Un défi qu’elle relève avec d’autres éleveurs et la filature française ASSTEQ, exclusivement réservée à la transformation de la fibre brute d’alpaga en fil et en feutre.

Quelques chiffres

A la ferme des Alpagas de la Montagne, la tonte a lieu au mois de mai.

Chaque Alpaga fournit 3 à 4 kilos d’une fibre brute qui doit être nettoyée de ses impuretés avant de partir en filature. C’est le travail d’Agnès Le Page qui s’attache à sélectionner les plus belles fibres.

En 2023, sur les 60 kilos récoltés, seuls 10 kilos ont été transformés en fil pour la création de pièces uniques.

Et le reste de la fibre ? Elle est recyclée comme isolant (ultraperformant) pour la confection des marmites norvégiennes. Ecolo et malin !

Quand peut-on visiter la ferme ?

  • De début avril à fin octobre
  • Mercredis et samedis matins (uniquement)
  • Réservation obligatoire
  • Durée : 1h30
  • Tarifs : 7€/adulte ; 5€/enfant

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ALPAGAS DE LA MONTAGNE

Loisir

ALPAGAS DE LA MONTAGNE

COMMEQUIERS

Aline brianceau – domaine de bacqueville

Du champ à l’assiette, une production 100 % locale !

Avec ses bâtiments en pierre et son logis qui surplombent la Vie en contrebas, le domaine de Bacqueville forme un ensemble magnifique.

C’est un bien de famille. Mon arrière grand- père paternel était meunier, il se faisait payer en blé, convenance du métayage. Puis mon père a repris la ferme en 1980.

Dans les années 90, les parents d’Aline misent sur le tourisme et rénovent les bâtiments pour y créer des gîtes. Mais pour Aline, l’avenir est ailleurs : « j’avais 18 ans, je voulais voir du pays, quitter ma campagne » ! Elle entame des études de commerce à Annecy, travaille 10 ans pour la marque Celio et devient visual merchandiser. En 2014, la jeune femme devenue maman fait une saison à Bacqueville. Un tournant dans sa vie. « Mes parents partaient en retraite, et je ne pouvais pas laisser partir les terres ».

Elle reprend la ferme et entreprend de favoriser une agriculture responsable. Désormais, fini les cultures qui demandent de l’eau. Pour le Moulin des Gourmands, elle cultive une variété ancienne de blé, mais aussi de l’orge, du petit épeautre, du sarrasin et du tournesol. Pour enrichir et alimenter les sols en carbone, l’agricultrice fait pousser de la moutarde et récupère du broyat végétal à la déchetterie.

Au domaine de Bacqueville, on cherche l’équilibre entre production et préservation de la nature.

On privilégie la consommation locale. Aline élève, chaque année, quinze vaches blondes d’Aquitaine nourries au pré et au foin de la ferme, qu’elle destine à la vente en direct. Autour de l’étang et à proximité de la forêt de 3 hectares, les Ruchers de la Vie et quelques apiculteurs amateurs ont installé une vingtaine de ruches. Autant d’engagements forts pour valoriser une agriculture durable et faire le bonheur des touristes à la belle saison.

La ferme de Bacqueville produit et fournit 15 tonnes de blé pour le Moulin des Gourmands situé à Saint-Révérend.


Un blé non hybride de qualité supérieure : graine Apache pour le blé tendre (farine de froment) ; la Harpe pour le blé noir (farine de sarrasin) !
Le Moulin des Gourmands est le seul moulin à vent à moudre de la farine à la meule de silex de manière traditionnelle sur le Pays de Saint Gilles. Cette méthode artisanale d’écrasement à la meule permet aux farines de conserver toutes leurs qualités nutritives et d’être plus digestes.

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DOMAINE DE BACQUEVILLE

Hébergement locatif

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L’AIGUILLON-SUR-VIE

MOULIN DES GOURMANDS

Loisir

MOULIN DES GOURMANDS

SAINT-REVEREND

Pauline Dominicy – le jardin de pauline

Des fleurs à croquer, goûteuses et vitaminées

Au milieu des fleurs et fines herbes, s’affairent le canard Cosmos et les jolies poules soie.

Ils jardinent avec nous, explique Pauline Dominicy, ils mangent les insectes, enrichissent et préparent le sol en vue des futures plantations.

A la ferme sur 2700m², Pauline et Nathalie cultivent en permaculture plus de 1300 plantes certifiées agriculture biologique. Peu arrosées, les plantes développent leur succulence.

Les restaurateurs, fromagers, pâtissiers trouvent ici des fleurs aux saveurs délicates, des feuillages odoriférants et des herbes au goût prononcé. Autant de comestibles capables de révéler un plat et de sublimer une table.

Le Jardin de Pauline fournit une trentaine de restaurateurs dans la région, dont cinq chefs étoilés

– L’Abissiou aux Sables d’Olonne
– Les Brisants à Brétignolles sur Mer
– La Chabotterie à Saint-Sulpice le Verdon
– Lulu Rouget à Nantes
– L’Abbaye de Villeneuve aux Sorinières

Une belle reconnaissance pour ces agricultrices à la pointe du goût.

Entre les allées de la serre, Nathalie cueille les fleurs d’une sauge qui explose en bouche sur des notes de cassis, puis frotte le feuillage d’une tagete pour libérer un parfum de réglisse. Oxalis, bégonia, mélisse, chrysanthème, fuchsia, capucine, dahlia, bourrache, cosmos, lamier, lierre… La liste des plantes aromatiques et savoureuses semble infinie.

Témoins, les produits culinaires développés en partenariat avec des artisans locaux : chocolat aromatisé à l’immortelle des dunes, pâtes de fruits myrtille-romarin ou encore bière infusée à la feuille de tagete. Miam !

Le Jardin de Pauline 85 s’attache à promouvoir une agriculture et une alimentation durable.

Producteur artisan de qualité membre du Collège culinaire de France depuis 2022, le jardin a obtenu le label « Bienvenue à la ferme » en 2023.

Pauline Dominicy travaille également à la création d’une filière bio en fleurs comestibles en partenariat avec le pôle Végépolys à Angers. L’association des « Producteurs de Fleurs comestibles de l’Ouest » (APFCO), vise une reconnaissance de la fleur comestible et la promotion de nouveaux modes de consommation. Plus respectueux de l’environnement et de la santé.

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LE JARDIN DE PAULINE 85

Dégustation

LE JARDIN DE PAULINE 85

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