Le festival Miramar, 2ᵉ édition, a accueilli en avril trois artistes peintres muralistes en résidence. En collaboration avec la Ville de Saint Hilaire de Riez, des lieux insolites ont été investis par les artistes, pour créer des œuvres murales à La Parée Verte, dans le centre-ville de Saint Hilaire de Riez et à Sion sur l’Océan. Entretien avec Matthieu Pommier, cocréateur du festival.

Le festival Miramar : un projet né de l’énergie créative de deux locaux

Raconter LE TERRITOIRE AUTREMENT

En 2024, les artistes muralistes Matthieu Pommier et Pedro Richardo, originaires de Saint Hilaire de Riez et de Saint Gilles Croix de Vie, fondent l’association Miramar.

Leur objectif ? Faire rayonner l’art mural localement, en invitant des artistes de leur réseau à créer des œuvres sur les murs de la ville de Saint Hilaire de Riez. Ils organisent et participent à cette première édition, posant les bases du projet, avec également l’artiste Fred Battle.

Ils mêlent alors création, médiation avec les habitants, et partage de leur passion.


Cette première édition permettra aussi de répondre aux questions des passants. Car une peinture murale, c’est tout un process : on part d’une « feuille blanche », puis on applique les repères, les quadrillages, les couleurs… Au fur et à mesure, la peinture prend vie et le sujet commence à émerger. C’est là que tout prend du sens pour le public, mais avant « cela peut susciter des interrogations ! ». Et justement, Matthieu et Pedro cherchent à proposer des œuvres que les gens n’ont pas l’habitude de voir généralement :

On cherche des artistes qui ne proposent pas des images lisses, ultra-faciles à absorber, pour justement créer du questionnement, du dialogue…

Carte blanche pour les artistes lors de ce festival

Trois artistes, trois univers pour cette édition 2025

Trois artistes aux univers et aux styles différents ont été invités à s’exprimer sur les murs de la ville. Pour autant, Matthieu affirme qu’ils ont des points communs « dans la manière de composer, de capter certains éléments poétiques de leur environnement, dans les petites choses ».

  • Alba Fabre : rue de la Ringerie
  • Nelio Riga : La Parée Verte
  • Bouda : Sion sur l’Océan, rue de l’Yser (façade du tabac-presse).

Matthieu et Pedro ne donnent pas de direction artistique, les artistes sont libres de choisir quand l’œuvre est terminée, quels espaces ils veulent investir… Il n’y a pas de thème imposé.

L’idée est de ne jamais être dans la décoration, ni dans une commande particulière.

Avant de commencer le projet, les artistes reçoivent des photos du territoire, du mur sur lequel ils vont peindre : cela leur permet de s’imprégner de la culture locale et des lieux. Mais ils ne sont pas obligés de s’en inspirer pour leur projet final.

Sur place, ils sont équipés de nacelles pour pouvoir atteindre les parties les plus hautes des murs. Pour cette édition 2025, les peintres muralistes devront s’adapter à la météo et profiter des éclaircies pour peindre le plus possible.

Un lieu / un artiste

En tant que peintres muralistes, les artistes se connaissent et sont mis en réseau via des festivals ou des projets collectifs. Matthieu et Pedro connaissent donc bien l’univers artistique des trois peintres résidents. Ils sont choisis avec soin, en fonction de leur style et du lieu investi.

Par exemple, Matthieu explique :

  • Nelio, qui est intervenu à la Parée Verte, a un travail abstrait qui permet à chacun d’interpréter et de s’approprier l’œuvre. C’était idéal pour ce lieu qui est occupé par de nombreuses associations différentes.
  • Quant à Bouda, son travail est illustratif et narratif, très adapté à la zone commerçante de Sion sur l’Océan qui est propice à l’échange.
  • Alba Fabre peint des scènes dans la lignée des impressionnistes, qui ont une dimension très adaptée à cette place en plein centre-bourg, aux allures de jardin.

Des murs comme terrain de jeu

Il y a plein de choses à raconter en fonction des spots.

Le territoire de Saint Hilaire de Riez est vaste et contrasté : marais, bourg, quartiers balnéaires, lieux de vie, colonies de vacances…

Chaque mur devient une opportunité de raconter une histoire à travers une peinture murale.

Certains lieux sont repérés par les organisateurs, d’autres sont proposés par les habitants ou commerçants eux-mêmes, curieux et enthousiastes à l’idée d’accueillir l’art chez eux. Des lieux communaux sont également investis, à l’image de la Parée Verte cette année.

Est-ce que le festival pourra un jour dépasser les frontières de Saint Hilaire de Riez ? « Impossible à dire pour le moment. L’association n’a pas de frontière. On aimerait proposer d’autres typologies d’art comme de la sculpture, de la création vidéo éphémère… » À suivre…

Festival Miramar : une balade urbaine à ne pas manquer

Les œuvres sont achevées à partir du 25 avril… alors, ouvrez l’œil lors de vos balades à Saint Hilaire de Riez, six d’entre elles sont désormais visibles !