Pour une grande balade à vélo ou pour un petit road trip que diriez-vous de partir à la découverte des marais salants des environs ? Bien que proches géographiquement, les marais salants de Saint Hilaire de Riez et de Noirmoutier présentent quelques différences notables, tant dans leur histoire, leur échelle que leur fonctionnement actuel.
L’or blanc de la côte vendéenne
Derrière le littoral, un paysage paisible et géométrique s’étend : ce sont les marais salants, un patrimoine vieux de plusieurs siècles. À Saint Hilaire de Riez comme sur l’île de Noirmoutier, le sel a façonné les paysages, l’économie… et même les traditions locales.
Dès l’époque gallo-romaine, les hommes exploitent les marais côtiers, pour récolter ce que l’on appelait jadis l’or blanc. Durant des siècles, le sel n’etait pas seulement un condiment, avant l’invention du réfrigérateur, il était indispensable pour conserver les aliments, notamment le poisson.
Les marais salants de l’île de Noirmoutier
À Noirmoutier, l’activité se développe dès le Ve siècle, lorsque les moines de l’abbaye de Saint-Philbert convertissent les marais humides en marais salants. Au fil du temps, les salines se perfectionnent : canaux, bassins, œillets… l’activité se structure et prospère.
Au XIVe siècle, le sel de Noirmoutier s’exporte largement, notamment vers l’Angleterre, les Flandres et les ports de la façade atlantique. Il devient un véritable moteur économique pour l’île. À son apogée, l’île de Noirmoutier compte plus de 3 000 hectares de marais salants.
Même après la révolution industrielle, l’activité ne disparaît jamais complètement. À ce jour, l’exploitation de sel occupe toujours une place de premier plan dans le paysage économique local. Le territoire compte un peu plus de 100 sauniers membres de la coopérative locale.
Créée en 1942, la Coopérative de Sel de l’île de Noirmoutier assure la récolte, le conditionnement et la commercialisation de gros sel et de fleur de sel de l’île.
Chaque année, près de 3 000 tonnes de sel sont récoltées artisanalement sur plus de 3 000 œillets !
Les marais salants : un eldorado pour les oiseaux
Riches en nourriture (crevettes, poissons, insectes, graines) et baignés de silence, les marais offrent des conditions idéales pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Chaque année, des centaines d’espèces peuvent y être observées.
Parmi les espèces emblématiques :
– L’avocette élégante, reconnaissable à son bec recourbé et sa démarche gracieuse
– Le héron, grand pêcheur immobile au bord des eaux
– L’échasse blanche, fine et élancée sur ses grandes pattes roses
– Le vanneau huppé, avec sa huppe caractéristique et ses vols acrobatiques
Les marais salants de Saint-Hilaire-de-Riez
Moins connu du grand public, les marais de Saint-Hilaire-de-Riez sont situés sur la rive droite du fleuve côtier de La Vie. Contrairement à l’île de Noirmoutier, les salines apparaissent plus tardivement sur le territoire, mais prennent une ampleur importante aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Au XIXᵉ siècle, la production de sel à Saint Hilaire de Riez atteint son apogée.
L’activité salicole bénéficie alors pleinement de l’essor du commerce maritime dans l’ancienne commune voisine de Saint-Gilles-sur-Vie, dont le port facilite l’expédition du sel vers d’autres régions de France et même à l’étranger.
Bien plus tard, la période de la révolution industrielle, avec le développement d’immenses salines dans le sud de la France et l’apparition de nouvelles techniques de conservation, comme la réfrigération, entraîne le déclin progressif des marais salants Hilairois.
Délaissés progressivement après les années 1970, ces marais furent réhabilités à partir de 1995 grâce à une démarche de préservation du patrimoine lancée par la ville.
Gardienne des traditions salicoles, la Confrérie d’la Saoue de Saint Hilaire de Riez célèbre le savoir-faire ancestral des sauniers et la richesse du marais salant local.
Saint Hilaire de Riez compte aujourd’hui trois salines : la saline du Recoin, propriété de la commune, ainsi que deux marais salants privés, le marais de l’Étoile et le marais de Prédevie.
Préparez votre prochaine escapade à vélo ou en voiture, pour découvrir à la fois les richesses des marais salants de Saint Hilaire et de Noirmoutier. 50 km séparent les deux territoires, en traversant le Marais Breton Vendéen.
