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Chaque année au printemps, ce festival de jazz présente un programme de classe internationale

C’est l’histoire d’un festival qui mène bien sa barque. Et ça fait plus de 30 ans que ça dure. Chaque week-end de Pentecôte, le maelstrom musical de Saint Jazz sur Vie emmène dans un puissant tourbillon le jazz sous toutes ses coutures, du plus traditionnel au plus actuel.

Depuis plus de 30 ans, le festival a su donner à la cité gillocrucienne son cachet de boîte à jazz, attirant une pléthore d’artistes, de musiciens, de tourneurs, exaltant les fans et draguant jusque dans la rue un public familial néophyte mais captif. À l’origine de cette folle aventure, l’histoire retient deux hommes, deux fondateurs : feu Jean-Luc Leroux et Hervé Le Roux. Jean-Paul Brochoire, actuellement président de l’association organisatrice se souvient de « deux complices agissant d’une même voix », d’une même main par amour du mainstream, la musique jazz classique (« courant principal » en anglais).

Aujourd’hui arrivé à maturité, Saint Jazz-sur-Vie n’a rien à envier aux grosses machines de Coutances (Jazz sous les pommiers) ou du Mans (Europajazz). La scène gillocrucienne a vu défiler nombre d’icônes du jazz traditionnel : Le Golden Gate, Dee Dee Bridge Water, Ahmad Jamal, Archie Shepp, Rhoda Scott (marraine du festival)… jusqu’aux premières notes de Richard Galliano sur des grilles de jazz (1992), surprenant les plus réfractaires : « un accordéoniste jouant du jazz, vous n’y pensez pas ! ». Si le dénominateur commun reste avant tout la qualité, le festival intègre en 2000 un jazz plus ouvert, tantôt rock dans l’âme, tantôt manouche, mais toujours poétique. Le public applaudit et les tourneurs accourent. Pat Giraud, directeur artistique du festival, reçoit chaque année plus de sollicitations pour figurer au programme du raout musical.

Victimes de son succès, les embardées rythmiques sortent du cadre traditionnel de la salle de concert de la Conserverie. L’association donne en 2003 plus de relief à la musique : l’église de Saint-Gilles et les salles de projections de Cinémarine sont réquisitionnées pour jouer du gospel, les rues deviennent des scènes vivantes avec la déambulation de jeunes formations musicales, un village de jazz surgit sur le quai du Port Fidèle.

Cheville ouvrière de la manifestation, une cinquantaine de bénévoles se relaie pour vendre les têtes d’affiche et inciter à la découverte des jeunes formations : « nous devons notre longévité à la mobilisation de nos bénévoles, au soutien de la municipalité, au financement de nos mécènes mais surtout au fait que notre association est toujours restée libre et ne s’est pas laissée dicter ses activités ».

Jean-Paul Brochoire ne mâche pas ses mots :

C’est pour cela que notre programmation est riche et que les artistes apprécient la chaleur humaine de notre festival.