Nous avons visité les coulisses de la Faïencerie Nistar à St Gilles Croix de Vie en compagnie d’Arnaud Cado et croyez-nous c’est du vrai travail d’orfèvre ! L’emblématique bol breton, autrement appelé « bol à prénoms » ou « bol à oreilles » a également des origines vendéennes ! Qui sait, vous avez peut-être un beau souvenir made in Saint Gilles Croix de Vie dans votre cuisine.

Les origines du célèbre bol à prénom

C’est dans la commune de Croix de Vie et plus particulièrement dans la 1ère boutique de souvenirs de la cité “Le Grand Bazar de la tentation” que les bols à prénoms trouvent leur l’origine.

Visite de l’atelier de la faïencerie Nistar

Les étapes de la création du mythique bol à prénom

1 – Le moulage
  • La terre arrive d’Italie par pain de 8 cm, adapté à la taille des bols.
  • 24 tonnes de terre sont commandées tous les 6/7 mois environ.
  • Pour couper le pain en galettes, ils utilisent une mandoline également appelée « fil à couper le beurre ». Une galette correspond à 1 bol.
2 – Le séchage
  • La galette est placée dans un moule en plâtre fabriqué ici à partir d’un moule mère.
  • Les moules sont posés sur une calibreuse qui vient écraser la galette pour qu’elle prenne la forme du bol de série.
  • Un couteau sur le côté vient racler le surplus et former en même temps les oreilles.
  • Les moules sont ensuite posés sur une plateforme nommée « le séchoir » qui tourne pendant 30 minutes et projette de l’air chaud pour sécher l’argile et faciliter le démoulage.
3 – Le polissage

Les bols sont empilés en quinconce sur un chariot pour la dernière partie du séchage. Durant la belle saison, les bols mettent 15 jours pour sécher complétement contre un peu plus d’un mois en hiver.

Sans cette étape les bols seraient rêches au toucher et coupants !

Pour arrondir les oreilles et les rebords des bols, une fois sec, les bols démoulés sont posés sur une machine tournante que l’on nomme « l’ébarbeuse ». Les parois du bol viennent se frotter à une bande de mousse humidifiée avec de l’eau pour être lissées.

4 – Première cuisson

Les bols sont empilés sur la charge qui peut contenir jusqu’à 1400 exemplaires puis transposés dans un four pour leur première cuisson à plus de 1000 degrés pendant 7 heures et autant de temps de repos avant la décoration.

Le savoir-faire humain accompagne les bols à chaque étape de ce fascinant processus. Plein de petits gestes qui ont toute leur importance !

5- La décoration

L’ambiance est plus silencieuse dans la pièce d’à côté. Une autre forme de magie opère. Les petites mains studieuses (6 pour être précis) décorent les bols.

Depuis 1936, rien ne semble avoir réellement changé, les dessins sont toujours peints à la main et les contours des bols épongés avec des éponges naturelles.

Le saviez-vous ?

Les employés en charge de la décoration sont formés en interne sur le dessin et la peinture. Pour maîtriser l’art de la décoration sur un bol, une année de formation est nécessaire. Les décors sont si variés qu’ils nécessitent des techniques différentes.

6- L’émaillage

Une fois le bol joliment décoré, il retourne dans l’atelier, pour une drôle de baignade.

Pour obtenir son aspect verni, chaque pièce est généreusement immergée dans de l’émail (de l’eau mélangée à de la poudre de verre) avant de partir pour une nouvelle cuisson.

7 – Seconde cuisson
  • La seconde cuisson dure 7 heures. Elle fixe les couleurs et l’émail sur le bol. Le bain d’émail est une étape indispensable pour offrir l’aspect vitrifié. En effet, comme le plâtre, la faïence est un produit poreux (qui absorbe l’humidité). L’eau va être aspirée par le bol, il ne restera que la poudre et cette même poudre à 600/700 degrés va fondre et donner le côté vitrification à la pièce. Voilà pourquoi les bols sont si lumineux !
  • 6 heures de refroidissement seront nécessaires avant l’étape finale, la mise en carton.

Dans ce petit atelier, entre 70 et 80 000 bols sont produits chaque année !


Où trouver les bols à oreilles de la faïencerie Nistar ?

2 rue de l’Etoile de Mer

85800 SAINT GILLES CROIX DE VIE

02 51 55 35 66

  • De St Malo à Cassis, les bols gillocruciens sont vendus dans près de 80 points de vente en France !

LA FAÏENCERIE NISTAR en quelques dates

Le Grand Bazar de la Tentation était tenu par Adeline Boutain, figure historique locale, reconnue pour ses talents de photographe et éditrice de cartes postales.

  • En 1936, les petits-enfants d’Adeline Boutain, Yves et Marcel, reprennent les locaux du Grand Bazar de la Tentation pour en faire une faïencerie. Au départ, les bols sont créés sans oreilles, avec de l’argile rouge, provenant d’une carrière qui appartient à la famille.
  • En 1950, la faïencerie sera à l’origine du premier bol à oreilles. Ces dernières sont faites à la main puis collées au bol.
  • La faïencerie est restée dans la famille Boutain jusqu’en 2001 puis il y a eu un passage de flambeau avec la famille Cado.

A cette occasion, la faïencerie est rebaptisée la Faïencerie « Nistar » par Nelly et Claude Cado pour reprendre les initiales des 3 enfants de la famille : « Ni », pour Nicolas (le fils aîné), « St » pour Stéphanie (communication et vente) et « Ar » pour Arnaud (production).

Si la faïencerie Nistar ne fabrique pas uniquement des bols à prénom, ils représentent néanmoins 90% de leur production et restent leur produit phare !

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