Après vous avoir présenté les parcours d’Adeline Boutain, Narcisse Pelletier et Henry Simon, nous vous proposons la suite de notre série historique, à travers 3 nouvelles figures locales du Pays de Saint Gilles. Découvrez les portraits de Pierre Garcie dit Ferrande, Marie de Beaucaire et Marcel Baudouin.

Pierre Garcie dit Ferrande (1441 – 1520)

Un navigateur par essence

Né en 1441 à Saint-Gilles-sur-Vie, fils d’un marin Portugais, Pierre Garcie, maître de cabotage, lettré et savant, est considéré comme le premier hydrographe français.

Il navigue sur toutes les mers d’Europe à l’époque où France et Angleterre commencent à se disputer la maîtrise de la navigation en haute mer. Le grand secret du XVe siècle, c’est bien le calcul de la longitude, jalousement gardé par les Portugais et Génois et dont la révélation vaut peine de mort ! Sans cette connaissance le marin se limitait à la navigation côtière.

Grand Routier de la Mer

C’est ce secret bien gardé du calcul de la longitude qui sera révélé dans son manuscrit « Grand Routier de la Mer ». Ouvrage que Pierre Garcie finira de rédiger à Saint Gilles, à l’âge de 42 ans, le 31 mai 1483. Il faudra néanmoins attendre 37 ans après la rédaction initiale pour voir paraître une première édition publiée sous le nom de Pierre Garcie dit Ferrande.

Dans son guide de navigation, le navigateur répertorie les particularités des côtes d’Europe : fonds, force des vents, pièges, routes à suivre.

En 1520, la qualité de l’ouvrage sera salué par le roi François Ier en personne. Le « Grand Routier de la Mer » sera réédité à maintes reprises et traduit dans plusieurs langues. Le livre demeurera la référence des marins français et anglais trois siècles durant.

Personnage emblématique de la cité, un quai et un collège portent aujourd’hui son nom à Saint Gilles Croix de Vie.

En suivant le parcours du circuit pédestre « Au Fil des Pierres de Lest », il vous sera possible de longer le quai qui porte son nom et d’admirer de plus près la sculpture du navigateur (réalisée par l’artiste Ian Olteanu en 1992).

Marie de Beaucaire (1535 – 1613)

La dame de Rié

Née en 1535, Marie de Beaucaire fut baronne de l’Isle de Rié entre 1569 et 1613. Il s’agissait de l’ancien territoire qui réunissait les communes de Saint Hilaire de Riez et Notre Dame de Riez. Cette riche héritière est bien connue à l’échelle locale pour avoir grandement participé à l’essor de la cité de Saint Hilaire de Riez et de sa dépendance Croix-de-Vie.

En hommage

Son nom a été donné à la grande promenade adossée à la dune de la Garenne et longeant le port de Saint Gilles Croix de Vie, ainsi qu’à la salle communale située tout au bout de cette promenade.

Une bâtisseuse hors pair

Sa popularité, elle la doit à sa solide réputation de bâtisseuse, puisqu’elle est à l’origine de la création de la première infrastructure portuaire en pierres du port (entre 1600 et 1603) : le quai « Quai Neuf Madame », plus connu de nos jours sous le nom du « Grand Môle ».

La Baronne sera aussi à l’origine de la première chapelle Sainte-Croix (construction entre 1611 et 1613). L’église Sainte Croix que l’on connaît aujourd’hui sera réalisée en 1896 à la demande du conseil de Fabrique qui jugea la chapelle d’origine trop vétuste et de petite dimension.

Dans la liste des ouvrages, elle fait notamment construire en 1610, la chapelle Notre Dame de Pitié (aujourd’hui dans le vieux cimetière), en mémoire à son mari, mort en 1569.

La ville de Saint Gilles Croix de Vie doit sa vocation maritime à l’ambition et aux nombreuses réalisations de Marie de Beaucaire.

Marcel Baudouin (1860 – 1941)

Marcel Baudouin, de son vrai prénom Edmond, est né à Croix-de-Vie, le 15 novembre 1860.

Médecin, archéologue, ethnographe, anthropologue et homme politique français et passionné d’art, de photographie et de tourisme, Marcel Baudouin sera toujours présenté comme un grand “Touche à tout”.

Pour illustrer la singularité de son parcours, il est important de mettre en lumière le fait que Marcel Baudouin fut maire de la commune de la Barre de Monts pendant 2 ans. Il sera élu le 13 septembre 1896.

Un écrivain prolifique

Il abandonne très rapidement son activité de praticien pour devenir un journaliste scientifique. Pendant près de 60 ans, Le croix de viot aurait ainsi rédigé plus de 600 articles et textes, scientifiques et parfois historiques sur des thèmes variés : néolithique, anatomie, mégalithes, le menhir de Pierre-Levée, le cœur vendéen…

Il est également l’auteur de nombreux livres ayant pour thématiques l’histoire et l’archéologie. Son ouvrage le plus populaire est « Le Maraîchinage, coutume du Pays de Monts », publié en 1904. Territoire dans lequel il réalisera de nombreuses fouilles.

Un archéologue passionné

En 1906, il découvre un menhir couché à Saint-Hilaire-de-Riez, dans l’actuel quartier de la Tonnelle, et entreprend, en vain, de le faire classer. Pour le sauver de la destruction, il le rachète et le fait redresser en 1920 près du caveau familial dans le cimetière de Croix-de-Vie. Le menhir de la Tonnelle sera finalement classé au titre des Monuments Historiques en 1921.